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A propos de moi

Indépendant, je paie mes additions.
Objectif, j’écris sans concessions.
Impartial, je gagne ma vie dans un autre domaine.
Incorruptible, je refuse d’écrire suite à une invitation promotionnelle.
Le texte sera parfois encenseur, parfois acide.
La vie est ainsi faite et l’honnêteté intellectuelle est une de mes valeurs.

Le challenge des étoiles Michelin

Aimant les bonnes choses, je me suis tout naturellement tourné vers les meilleures adresses du pays. Je me suis même lancé un défi un peu fou : manger et écrire sur toutes les tables étoilées de Bruxelles et Wallonie.

Après deux ans, ce fût l’aboutissement de quelque chose qui, à ma connaissance, n’avait pas encore été réalisé. C’est vrai que ce genre de défi est contraignant : il faut du temps, if faut être prêt à rouler parfois plusieurs heures pour atteindre les adresses les plus éloignées, il faut un certain budget et ensuite il faut ensuite écrire un article sincère sur chaque adresse (impossible de se retrancher derrière le silence pour ne pas taire les expériences décevantes).

De cette magnifique expérience, je retiendrai beaucoup de choses. Tout d’abord énormément de belles rencontres avec des chefs au tempérament souvent bien trempé (et il en faut pour faire ce métier). Ensuite, énormément d’émotions avec tellement d’assiettes incroyables.

Les limites du système

Mais je retiendrai aussi une disparité marquée, que l’on se situe à une étoile ou à deux étoiles. J’ai eu régulièrement l’impression qu’il y a une certaine incohérence probablement due au système de notation. Je suppose en effet qu’il y a des adresses notée une étoile qui vaudraient, si on affinait l’échelle de mesure, 1.01 étoile tandis que d’autres afficheraient, quand à elles, 1.99 étoiles. On retrouve donc, au niveau des une étoile, des niveaux et des expériences parfois difficilement comparables.

J’ai aussi l’impression que le guide Michelin recherche, au moment de la sortie du guide, à faire passer un message subliminal du genre : « Michelin ne subit pas la pression, on ne dicte pas les étoiles à Michelin : c’est Michelin qui décide et dicte la tendance ». En soi, un guide sérieux qui cherche à rester la référence, ce n’est pas gênant. Mais, au fil des ans, j’ai l’impression quand même que cette politique (supposée) a induit quelques biais dans le classement des restaurants.

Tout d’abord, il me semble que des adresses très en vogue subissent d’une certaine manière le contrecoup de leur célébrité médiatique et populaire. J’ai parfois l’impression que plus les journalistes et blogueurs écrivent que le restaurant X mérite une étoile, plus Michelin prend le temps.

L’autre biais, c’est ce que j’appelle l’adresse « BUZZ ». Chaque année, Michelin sort une adresse que personne n’a vu venir et c’est souvent un restaurant atypique et dont les standards sont à l’opposé de l’idée qu’on se fait de l’étoile Michelin.

Le guide Michelin n’est donc pas parfait et souffre légèrement, selon moi, d’une certaine incohérence. Mais le guide Michelin est probablement le guide le plus sérieux et le plus intègre. Les mini-scandales, très rares et souvent montés en épingle par la presse, ne représentent finalement pas grand-chose par rapport à d’autres guides, blogs ou journaux.

Ce que j’en ai retenu

Dans les cinquante-deux tables étoilées, tout ne fût pas superbe, splendide, grandiose,… Mais, globalement, je reste convaincu que la Belgique est une terre exceptionnellement riche gastronomiquement parlant. Partant de n’importe quel coin du territoire, on peut en général atteindre plusieurs restaurants étoilés à une heure à la ronde. C’est une chance et un rare privilège pour les gastronomes ! Mais, à contrario, c’est aussi peut-être une des raisons pour lesquelles le secteur Horeca souffre. La concurrence est rude et, pour prendre des termes économiques, l’offre est peut-être supérieure à la demande.

Je trouve aussi que Michelin est beaucoup plus strict pour donner une étoile en Belgique qu’en France. Il n’y a, si on analyse bien, finalement que très peu d’adresses surcotées par Michelin en Belgique. En France, j’ai le sentiment que c’est moins vrai, surtout lorsque l’on s’éloigne de Paris.

Des cinquante-deux tables visitées (certaines une dizaine de fois), j’ai extrait un top 10 de mes plus belles expériences : https://www.passiongastronomie.be/coupsdecoeur/. Comme tout classement, cela vaut ce que cela vaut. Mais ce sont les dix tables qui m’ont le plus marqué. A contrario, il y a des adresses où je n’irai probablement plus jamais (beaucoup ayant fermé entre temps).

En conclusion, je pense que le guide Michelin n’est peut-être plus aussi pertinent que par le passé mais qu’il reste quand même la référence ultime. La concurrence fait rage, notamment depuis l’avènement des blogs et réseaux sociaux mais son statut de N°1 me semble toujours incontestable.

Ce que je ne veux pas être

Pour terminer, j’aimerais me définir par ce que je ne veux pas être. Et quoi de mieux, pour ce faire, qu’un petit texte parodique. Voici donc un texte fictif écrit par une blogeuse fictive, racontant son expérience dans un restaurant fictif. En dessous de chaque phrase de son article, on retrouve l’état d’esprit et la motivation de la blogeuse. Ces dérives, vues ici et là, constituent tout ce que je ne veux pas être.

Un article fictif pour illustrer les dérives

Kikou mes restochouchous,

J’aime bien ce petit terme sympa. Cela donne à mes lecteurs un sentiment de proximité. Et puis cela leur donne le sentiment d’appartenance à une élite : celle de mes lecteurs !

Excusez-moi pour le silence de ces derniers jours. J’étais fort occupée avec la rentrée de Doudounette mais me voici enfin de retour

Ca fait bien, ça claque et ça me donne de l’importance. Et puis ça montre que je suis une bonne maman et cela devrait m’attirer de la sympathie.

Alors cela faisait longtemps que je voulais tester le restaurant Resto Kikou. Ni une ni deux, me voici parti là-bas.

L’introduction n’est pas originale mais je ne trouve jamais mieux alors autant reprendre une phrase qui ne me réussit pas trop mal.

Arrivée sur place, le chef sort de sa cuisine pour m’accueillir. C’est toujours gai un accueil personnalisé par le chef.

Et heureusement d’ailleurs : j’ai envoyé la réservation depuis l’adresse mail de mon blog et j’ai tagué deux fois le chef, de façon subtile, sur Facebook et Instragram pour bien rappeler de façon détournée que je venais ce soir. N’empêche qu’il m’a un peu heurtée en utilisant le mot bloggeuse. Je n’aime pas ce terme. Je préfère celui bien plus à la mode d’influenceuse.

Vous me connaissez, je n’ai pas résisté à faire un selfie en souvenir….hi hi hi

C’est ma marque de fabrique : un petit décolleté légèrement suggestif, mais pas trop, c’est bon pour l’audience de chacun de mes articles. Cela m’attire quelques pervers mais on ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs.

Nous voici installé à une très belle table juste en face de la cuisine : mon coup de cœur absolu car on peut profiter du spectacle.

Les autres tables ne valaient rien et devraient être rénovées mais bon focus sur le positif bien entendu. Le positif paie toujours. Si je critique, je perds des lecteurs et surtout je cours le risque de ne plus me faire inviter par les restaurateurs. Après, de toute façon, mes lecteurs ne s’en rendront pas compte. Et quand bien même, c’est secondaire.

Dès les mises en bouche, ça explose en bouche. Quel bonheur mes amis !

Cool, j’ai fait une rime. Quel talent quand même ! Et je rappelle bien à mes lecteurs qu’ils sont, de par leur statut de lecteur, devenus des amis bien entendu.

Mais ce n’est que le début. Car le poisson de la première entrée, quel délice ! Il y a juste le morceau de confit de gingembre, posé à côté, que je n’aimais pas trop.

Ouf c’est fait. J’ai glissé une critique négative : on ne pourra pas dire que je suis 100% sujet-verbe-compliment. Et je suis contente de la façon dont je l’ai fait : cela parle de mes goûts, personnels par définition, et cela n’est en rien la faute du restaurant. J’espère que le chef ne sera pas fâché.

En plat principal, un beau morceau de canard en basse température accompagné de légumes. La viande était savoureuse, je ne vous raconte pas

Je ne sais plus très bien quel légume c’était mais bon, pas grave, un peu de vague dans la description n’a jamais tué personne. Pour la viande, j’aurais bien supporté une cuisson minute mais c’est sans doute plus compliqué.

Mais le top du top, la cerise sur le gâteau (hi hi hi), c’était deux magnifiques produits accompagnant les plats. Tout d’abord du sel de fourmi fumé et puis les admirables vins de la maison Legru. Associés à la cuisine du chef, c’est le jackpot. Les autres chefs devraient en prendre de la graine.

D’autant plus que j’importe le sel de fourmi fumé en exclusivité depuis deux ans et que je viens de lancer une activité de revente des vins Legru que j’achète, par facilité, à l’importateur Belge en prenant une bonne marge…alors ça m’arrangerait que les commandes sur ces produits pleuvent.

Ce soir était un peu particulier. Mon Guilouchou fêtait une promotion et ses papilles ont également explosé de bonheur.

Et hop, coup double. J’attire à nouveau de la sympathie en utilisant ma famille et j’augmente la force de mes arguments en expliquant que d’autres, mon compagnon en l’occurrence, ont le même avis que moi.

Le chef ayant appris la raison derrière ce repas, il avait mis une bouteille de champagne au frais. Quelle délicate attention ! Milles bisous à lui.

Il a fallu le répéter quelques fois : à la réservation, à l’accueil et puis bien fort pendant le repas à chaque serveur. Mais il a finalement compris le message.

Le chef aime travailler le bio, local, durable et de saison. Cela se sent de suite dans les assiettes qu’on vide jusqu’à la dernière miette.

On n’a quasiment eu que des carottes à manger car il n’y a pas beaucoup de variété de légumes pour l’instant mais bon, surfons sur la vague écolo actuelle et tâchons d’apprivoiser de potentiels lecteurs sensibles au sujet.

Tout est vraiment parfait ici. On frise la perfection car on a atteint les 99.99%. Et pour les 0.01% restant, j’ai ma petite idée.

Et si le chef me demande ce que c’est, je lui proposerai un petit contrat de consultance. Faut bien que je vive de quelque chose même si je n’y connais pas forcément grand-chose dans le domaine.

J’adore vraiment ce chef qui est un des plus doués de sa génération et même des générations précédentes. Il mériterait assurément trois étoiles au Michelin et 20/20 au Gault & Millau. J’espère que le guide rouge va lui donner sa première cette année et que le guide jaune lui donnera, en plus du passage à 13,5/20, le titre de terrasse de l’année.

Ca, c’est mon paragraphe de compliments. Cela ne coûte rien et cela fera plaisir. Il ne faut jamais avoir peur d’en mettre un maximum : la flatterie n’a pas de limites.

Bref, je ne peux que vous recommander ce restaurant que j’aime tant. Et d’ailleurs je vous réserve à tous, mes ami(e)s, une superbe surprise dans les jours à venir

Il a accepté ma demande de concours. Il offrira donc un repas aux gagnants et, en échange, je publierai le concours sur mon mur. J’aime bien ces « collaborations » où c’est gagnant-gagnant…enfin surtout pour moi à qui ça ne coute pas un euro et qui devrait gagner 1000 – 2000 j’aime de plus dans l’opération.

C’est déjà un des meilleurs de sa catégorie et un de mes préférés absolu

J’écris cela presque à chaque article. J’espère que ceux qui me lisent ne remarqueront pas que j’évite soigneusement de donner un top 10 exhaustif ou de citer que je préfère X à Y. Au passage, un troisième smiley dans mon texte mais pas grave, on n’en met jamais trop pour faire jeune.

En plus, les prix sont super cools avec un chouette menu à 37 euros.

Du moins c’est ce que j’ai vu sur leur site web. Je n’ai pas payé, comme souvent, mais bon c’est normal vu que je vais lui écrire un article. Mon travail mérite aussi salaire…ou au moins un salaire solide et liquide. Et puis mes papilles sont-elles moins bonnes parce que je suis invitée ? Non bien entendu. Ca me rassure de dire cela car on me reproche parfois un conflit d’intérêt.

37 euros, ce n’est vraiment pas beaucoup quand on connait les charges qui écrasent le domaine Horeca et nos pauvres restaurateurs qui travaillent jours et nuits pour nous faire plaisir.

Et hop, je me profile comme défenseur de l’Horeca. Sincèrement je m’en moque un peu mais l’Etat ne se défendra pas et c’est si facile de taper sur son dos. Et puis cette image de chevalier blanc, de Don Quichotte de l’Horeca, va peut-être m’ouvrir des portes……je rêve depuis si longtemps d’une carte de presse écrite ou d’une place de chroniqueuse culinaire à la TV.

Sur ce mes petits mes restochouchous, je vous dis à bientôt. Je m’en vais à la recherche de ma prochaine adresse.

J’espère que ce message sera bien compris des agences de communication et des autres restaurants. Je veux que les invitations débordent de ma boite mail. Je n’écris que pour cela. Au passage, il faudrait que je songe à ré-acheter quelque j’aime de plus sur Facebook pour gonfler mon audience fictive.

Mille bisous à vous tous. Je vous aime. Vous me manquez déjà. On se reparle très bientôt. Et n’hésitez pas à inviter vos amis à cliquer sur j’aime sur ma page.

Après la pommade de gentillesse qui ne coute rien, la demande concrète. Je fonctionne au nombre de j’aime car au plus de followers, au plus d’invitations et j’aimerais enfin quitter les petits restos d’entrée de gamme. Et puis si je ne dois pas les acheter à une société de faux profils en Malaisie, c’est ça de gagné.